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Non, les parfums ne sont pas dangereux


Suite à la publication dramatique de Kom Op Tegen Kanker concernant la présence de substances dangereuses dans les parfums, DETIC souhaite rétablir des faits objectifs.

KOTK se base sur une étude réalisée à partir de la composition des parfums lue sur l’étiquette des produits pour identifier la présence de substances problématiques (Liste des ingrédients INCI). L’étude cherche à mettre en évidence les substances potentiellement perturbatrices du système hormonal, les substances reprotoxiques, les allergènes et les substances nocives pour l'environnement.

Il est essentiel de rappeler qu’il est impossible de réaliser une évaluation du risque d’un produit sur base de la liste des ingrédients sans en connaitre les concentrations et le scénario d’exposition. Les conclusions tirées par KOTK ne sont pas scientifiquement fondées, la présence d’un ingrédient dans une formule ne renseigne pas sur de possibles effets négatifs d’un produit. L’industrie cosmétique évalue la sécurité des cosmétiques de telle sorte qu’aucun effet négatif pour la santé ne soit mis en évidence et, par principe de précaution, applique des marges de sécurité importantes pour tenir compte également d’un possible effet cumulatif. Il est à noter que toutes les substances autorisées par la réglementation cosmétique sont évaluées par des toxicologues indépendants (SCCS) pour une utilisation sûre dans les formulations cosmétiques.

La majorités des substances mises en évidence par KOTK sont des allergènes. Les allergènes sont des substances qui peuvent provoquer une réaction allergique chez une partie des consommateurs. C’est la raison pour laquelle ils sont inscrits sur l’étiquette des parfums. Cela permet aux consommateurs allergiques d’éviter les produits qui les contiennent. Il est étonnant et totalement disproportionné de considérer ces substances comme « dangereuses ». Toutes les substances, quelle qu’elles soient, sont potentiellement « allergisantes » pour quelqu’un de sensible à ces substances. Considérer un allergène comme une substance toxique est insensé.

L’industrie cosmétique prend en considération l’impact environnemental des produits qu’elle met sur le marché. Il est à noter que beaucoup d’ingrédients de parfums sont d’origine naturelle ou extraits d’ingrédients d’origine naturelle que l’on retrouve, par exemple dans les écorces de fruits ou les extraits de fleurs. Du reste, les quantités de parfums utilisés sont très faibles et les rejets dans l’environnement tout autant. Il est peu pertinent de s’inquiéter de l’impact environnemental de substances utilisées de manière infime dans les parfums et les cosmétiques.

L’évaluation du risque des cosmétiques inclut également l’évaluation d’un potentiel effet de perturbation endocrinienne suivant un scénario d’exposition pertinent qui prend en compte une possible pénétration cutanée et, le cas échéant, la mesure. À nouveau, d’importantes marges de sécurité sont appliquées lors de cette évaluation. Le fait qu’une substance puisse avoir un potentiel de perturbation endocrinienne ou reprotoxique ne signifie pas que le produit qui le contient aura cet effet. Un parfum ne s’injecte pas en intraveineuse ! Il s’utilise à une fréquence faible, sur la peau ou sur les vêtements. Il n'a pas été scientifiquement prouvé que l’utilisation normale d’un parfum ou d’un cosmétique comporte des risques accrus de perturbation endocrinienne ou qu’un parfum puisse avoir un effet reprotoxique. Tout est question d’exposition. Le soja dispose d’un potentiel de perturbation endocrinienne avéré, pourtant, l’ingestion quotidienne de sauce soja ne semble pas affecter les millions d’êtres humains qui l’utilisent. Ici encore, on ne s’injecte pas du soja concentré en intraveineuse. On le voit, il n'est pas possible de tirer des conclusions sur l'effet d'un produit sur base du potentiel d’un ingrédient.

DETIC s’inquiète grandement du fait que KOTK tire des conclusions de cause à effet et cherche à créer une panique sur base d’informations non pertinentes. La référence faite à Yuka, dans le communiqué de l’association est très démonstrative du peu de rigueur scientifique qui soutiennent les accusations de KOTK. Yuka est l’exemple type du fournisseur d’informations trompeuses basées sur des sources non probantes (liste des ingrédients INCI). On retrouve chez Yuka le mode de fonctionnement erroné de l’étude à laquelle se réfère KOTK.

L’industrie cosmétique tient à rassurer le consommateur. Les parfums sont utilisés sans risque par des millions de consommateurs et le processus d’évaluation du risque qui est mis en œuvre par l’industrie avant la mise sur le marché garantit une parfaite innocuité de ces produits. Les parfums ne sont pas dangereux, ni pour l’Homme, ni pour l’environnement.